Muet depuis son éviction du club parisien, Guy Lacombe a accepté pour But! Paris de rompre le silence. Son échec à la tête du PSG, Paul Le Guen, son avenir : le célèbre moustachu dit tout.
Guy Lacombe, depuis votre licenciement, on ne vous a plus entendu. Pourquoi ce mutisme ?
C’était voulu. J’ai trop de respect pour l’équipe pour gêner qui que soit.
À Nantes par exemple, Serge Le Dizet n’a pas hésité à critiquer la direction du club…
Je n’ai pas lu ce qu’il a dit. Mais ce n’est pas mon genre.
Avec le recul, comment expliquez-vous votre échec à Paris ?
C’est une question de circonstances. Depuis que j’entraîne (1989), j’ai connu des moments difficiles. Mais aussi des grandes joies. À Paris, j’ai eu six mois difficiles avec une incroyable malchance. Au début, personne n’a cru à l’urgence de la situation. La vente du club a aussi eu des conséquences difficiles à maîtriser.
Quel regard portez-vous sur votre successeur, Paul Le Guen ?
Au départ, il a eu les mêmes difficultés que moi. Mais il a eu le soutien de tout le club. De mon côté, je n’ai pas bénéficié du soutien médiatique qu’un entraîneur doit avoir. Paul était aimé et attendu à Paris.
Le costume était-il trop grand pour vous ?
Ce sont les faits qui comptent. J’ai fait à peu près ce que Paul fait là en terme de résultats. Gagner la Coupe de France m’a donné une certaine légitimité. Le costume n’était donc pas trop grand pour moi. On dit que Paul a le courage de mettre certains joueurs sur la touche. Moi aussi j’ai pris de telles décisions (ndlr : outre Dhorasoo, il a écarté un temps Rothen et à un degré moindre Kalou et Yepes du onze titulaire). Entre nous deux, il y a eu une différence de traitement.
Avec vous, Pauleta était intouchable. Aujourd’hui, il ne l’est plus…
Je n’ai aucun commentaire à faire là-dessus. C’est important de soutenir l’entraîneur en place.
Vous avez eu le mérite de faire confiance aux jeunes du centre de formation. Les titularisations successives de Youssouf Mulumbu doivent vous faire plaisir…
Oui. Il y a aussi Larrys (Mabiala) et le petit N’Gog. Ce sont de bons joueurs. On a besoin d’eux.
Regardez-vous les rencontres du PSG ?
(Silence) Le PSG, c’est dur pour moi. Mais oui, je regarde. Il faut que Paris se maintienne. Pour les joueurs, le public et le club. C’est quand même un club attachant, un club magique.
Vous êtes optimiste pour la suite ?
Paul est un homme intelligent. Le club tirera les conséquences de cette saison. Vous savez, l’année dernière, on n’était pas dupes non plus. Aujourd’hui, je pense que Paris est entre de bonnes mains.
On prête un intérêt du Stade Rennais à votre égard. Etes-vous prêt à replonger dès la saison prochaine ?
Pour l’instant, je suis dans mon coin. Je ne veux ennuyer personne. Avec Rennes, il n’y a aucun contact. Mais pourquoi pas. Tout dépend de ce que fera Pierre Dréossi (ndlr : entraîneur du club breton). Si quelqu’un pense que je peux apporter quelque chose à son équipe…